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Le vélo, la colline et la Suisse

La Suisse : pays de randonneurs, d’automobilistes et de férus du rail. Une population hypermobile qui adore construire – et entretenir – des infrastructures. Surtout quand il s’agit de tunnels.
 

Loin des tunnels, il existe un autre mode qui satisfait l’appétit de mobilité des suissesses et des suisses : le vélo. Depuis 20 ans, nous avons notre réseau officiel de pistes cyclables qui relient toute la Suisse, et ce réseau n’a cessé de se développer depuis lors. Nous sommes resté un pays de cyclistes et avons introduit lors d’une votation populaire les voies cyclables dans la Constitution fédérale.

 

L’automobile et le vélo

À côté du vélo resté dans nos cœurs, l’automobile est plus fréquemment le moyen de transport utilisé par obligation que par envie. Elle perd petit à petit sa symbolique du ticket de liberté. Avec l’intention de poursuivre le destin de l’automobile (ou de le stopper), des initiatives populaire en faveur respectivement des transports publics, des vélos ou des voitures ont fleuries depuis plusieurs années déjà. Mais la Suisse, avec ses référendums et ses initiatives, est bien éloignée du Royaume des Pays-Bas dans les années 1970, où des manifestations violentes demandaient… des pistes cyclables. Les hollandais ont été plus efficaces que nous sur ce coup-là. La Suisse, elle, possède un peu trop de collines dans son paysage, réduisant – relativement – son amour du vélo. C’est un cas spécifique où la topographie peut influencer la culture : « La nature propose et l’humain dispose » ; le pays est fait de collines et l’helvète peut s’y adapter. Parfois il grimpe. Et parfois il creuse un tunnel.

Mais malgré l'obstacle topographique et culturel, le vélo reste une alternative à l’automobile et aux transports publics sur les courtes distances : à mi-chemin entre le piéton et la voiture, le vélo peut être idéal. Certes, l’automobile est de plus en plus propre et elle sera (espérons !) de moins en moins une torture pour nos poumons, mais, en même temps, elle reste une torture pour notre orientation : elle péjore nos milieux de vie, en particulier nos centres-villes et nos villages avec du trafic de transit, et elle dissuade les piétons de monter sur leur vélo. Ces derniers s’achètent donc un véhicule individuel motorisé et le cercle vicieux s’enclenche. Actuellement, nous ne possédons pas une alternative équivalente à l’automobile qui soit assez viable pour sortir et rentrer librement des localités. Mais si toutefois, grâce à un vrai réseau cyclable, nous pouvons sortir à vélo sans nous retrouver côte à côte d’un camion roulant à 60km/h, ce sera bienvenu. Cela permettra de valoriser le vélo en ville et les accès aux localités urbanisées, augmentant ainsi l’attractivité du tissu urbain. Toutes les Communes et tous les Cantons doivent prendre conscience que la voiture cause trop de coûts lorsque celle-ci est le mode de transport par défaut. Elle devrait être la dernière option rationnelle. Inversement, le mode le moins coûteux et le plus rationnel doit devenir le plus attractif.

Alors tous à pieds ! Tous à vélo ! Et (plus rarement) en voiture !

© Tobias Imobersteg 2018

Publié le 20 septembre 2018. Modifié le 22 août 2022.

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